Nous traversons tous des difficultés plus ou moins graves et plus ou moins fréquemment. Face à ces obstacles, nous n’avons pas les mêmes ressources ni ne vivons les mêmes situations, et notre façon d’envisager les périodes difficiles, quelles qu’elles soient, va colorer notre manière de les vivre.
Il n’y a pas d’émotions négatives
Dans le langage courant, une émotion négative est une émotion désagréable. Ce terme est mal choisi, car il indique qu’il y a aurait des bonnes émotions à vivre et des mauvaises émotions à vivre. Il est certain que physiologiquement, toutes les émotions ne sont pas bonnes pour nous, car elles sont impactantes sur le long terme pour notre corps et notre mental. Cependant, vécues de manière ponctuelle, elles sont des cadeaux qui nous délivrent des messages personnalisés. Ces précieux messages, lorsqu’on est capable de les entendre, nous permettent d’ajuster nos choix de vie afin de répondre au mieux à nos besoins. Si ce discours paraît utopiste, c’est que nous avons parfois besoin d’aide pour trouver de nouveaux chemins de pensée, de nouvelles perceptions qui nous mèneront à des situations différentes ou simplement vécues différemment. Les séances de psychothérapie sont indiquées pour cela.
Les hauts n’existent pas sans les bas
La langue française ne manque pas de mots pour exprimer le relief de la vie et les émotions qu’elle suscite. Que l’on soit au «creux de la vague », « au fond du gouffre » ou encore entrain de vivre des « montagnes russes », les choses nous paraissent parfois insurmontables et décourageantes. Comment traverser ces états ?
Comme les deux faces d’une pièce, les émotions ont deux polarités, et l’une ne va pas sans l’ autre. Comme les hauts qui n’existent pas sans les bas ; sans oublier tout ce que nous traversons sur le chemin entre les deux.
La vie n’est pas linéaire, elle est un perpétuel mouvement. Plus nous apprenons à vivre ce mouvement avec détente et plus nous traversons la vie avec sérénité. Mais concrètement, comment faire lorsque nous nous sentons au plus bas ?
Accueillir toutes les émotions
Dans un premier temps, en acceptant de vivre des émotions désagréables. Il ne s’agit pas de changer ses émotions mais simplement de les noter et de ne pas les amplifier en projetant plus que ce qu’elles ne sont. En moyenne, les émotions durent 90 secondes, pourtant parce qu’elles peuvent être très intenses, nous pouvons avoir la sensation qu’elles dureront toujours, au moment où elles se présentent. Et si nous vivons ces émotions désagréables avec crispation, nous serons plus enclin.es à les anticiper, à y ajouter de la peur et par conséquent à les amplifier et à les cristalliser en pensées voire en croyances.
Prendre conscience et accepter que les hauts n’existent pas sans les bas, et que les émotions désagréables ont autant leur place dans notre vie que les émotions agréables, aide à les traverser avec plus de calme. Même si elles ne sont pas faciles à vivre, elles sont là. Si nous n’arrivons pas à danser sous la pluie, acceptons au moins qu’il pleuve. Après la pluie vient le beau temps !
Accepter de se faire aider
Si nous avons la sensation qu’il pleut tout le temps dans notre vie, que nos émotions ne nous laissent aucun répit, ou que leur intensité est insupportable, il est également nécessaire de nous faire accompagner. Un médecin nous indiquera si nous avons besoin d’une aide psychologique et/ou médicamenteuse. De même qu’il n’est pas constructif de tirer des conclusions sur la gravité de notre état émotionnel sans être accompagné.e. Si nous appréhendons d’éventuels troubles dépressifs, anxieux ou autres, des professionnels sont plus à même d’analyser objectivement notre situation. Faisons appel à eux. Accepter les bas ne signifie pas les banaliser. Pensons également au soutien de nos proches qui peuvent nous épauler si nous acceptons de leur en faire la demande.
Nous ne sommes pas nos émotions
Alors si des phrases telles que “je suis une personne pessimiste”, “je n’ai pas la joie de vivre”, ou “je ne vis que des malheurs”, s’invitent régulièrement dans notre discours intérieur, ne les laissons pas s’y installer. Il est très tentant de faire des généralités lorsque le moral est au plus bas, et d’étendre notre état émotionnel à notre vie toute entière. Gardons en tête que notre vie ne se réduit pas à cet instant ou à cette période difficile, que nous ne nous réduisons pas aux émotions que nous vivons. Nous ne nous définissons pas par ce que nous traversons. Évitons de confondre nos émotions avec notre personnalité, de leur laisser trop de place, au risque de générer des pensées sur nous même qui peuvent, si nous les laissons s’installer, devenir des croyances sur nous même.
Quand les croyances sont nos alliées
C’est lorsque l’accueil émotionnel devient un automatisme, les émotions désagréables des indicateurs et les aiguilles de notre boussole, au même titre que les autres émotions, que les obstacles se transforment en opportunités. Les croyances d’une vie dure, semée d'embûches ne sont pas immuables. Elles peuvent être remplacées par des croyances donnant aux difficultés un rôle plus dynamique, celui de nous faire avancer plus vite, de nous bousculer un peu pour nous dépasser et sortir de notre zone de confort, ou d’apprendre à mieux nous connaitre, à mieux nous entourer, à changer des choses dans notre environnement, dans notre mode de fonctionnement et plus largement, dans nos choix de vie.
Alors, la prochaine fois que nous traverserons une émotion désagréable, laissons-la passer sans trop s’en inquiéter et prenons soin de nous. C’est là, et cela va passer. Une fois notre calme retrouvé, demandons-nous ce qu’il se passe en nous lorsque nous traversons ces émotions. Qu’est-ce que je vis qui me met dans cet état émotionnel ? Qu’est-ce qu’il se passe pour moi ? Et dans un troisième temps, allons regarder la responsabilité que nous avons dans notre vécu de la situation. En suivant ces étapes, nous pouvons traverser nos hauts et nos bas avec plus de sérénité, en ne subissant plus nos bas mais en s’en saisissant pour nous guider vers nos hauts ; en reprenant du pouvoir sur notre vécu émotionnel.
Nous vous souhaitons beaucoup de courage si vous traversez une période difficile. Vous trouverez, au sein de notre collectif, des professionnel.le.s bienveillant.e.s et à l’écoute pour vous soutenir dans vos épreuves si vous en ressentez le besoin.